Richard Corben

Né à Anderson, en 1940, Richard Corben n’entre pas dans le monde du comics par la grande porte mais se fait connaître, après quelques années de travail comme dessinateur publicitaire au calvin Studios de Kansas City par des courts récits très violents et crus constituants souvent de féroces diatribes contre le monde moderne et la culture américaine.

Ses premières bandes dessinées, issues de l’esprit frondeur de mai 68, paraîtront dans la presse parallèle et les fanzines underground sur une période que l’on peut approximativement dater de 1970 à 1974. Il participe d’ailleurs activement à l’essor de cette presse issue du Fandom en éditant lui-même deux fanzines « WEIRDOM » et « FANTAGOR », ce dernier dont il conservera le nom pour sa future société de production. En France, c’est d’ailleurs dans ACTUEL, le seul magazine français à l’esprit underground, que sera traduite une partie de sa production.

Ses histoires ont souvent une philosophie écolo et une morale cachée, noire et cynique : comme dans « DUMB STORY » (1971) récit de S.F. contant la colonisation d’une planète du Centaure par l’Armée terrienne pour apporter aux humanoïdes primitifs qui y vivaient en paix et harmonie les bienfaits de la civilisation… que sont la pollution, l’esclavage, l’oppression et enfin la guerre et la destruction. Avec simplification, CORBEN rappelle que l’Amérique s’est construite sur la destruction du monde indien.
L’écologie semble être une préoccupation d’importance qui revient régulièrement :

- Dans « Last Hunt » (1973) le vilain chasseur ne reviendra pas de son voyage galactique, la nature reprenant ses droits dès le premier dysfonctionnement technologique.

- Dans « How howie meet the real world » le monde d’apparence paradisiaque n’est en fait qu’une chimère créée par l’usage d’un médicament psychotrope institutionnalisé dont la prise est obligatoire au risque de se voir plongé dans l’enfer du monde réel archi pollué.

Georges Simonian

 

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